Quatrième de couverture :
« J'ai appris la nouvelle ce matin, en écoutant le répondeur. Isa disait : Papa est décédé. Je me
suis fait couler un café et je l'ai rappelée, puis j'ai composé le numéro d'Air France. Thierry est entré en bâillant, m'a regardée et a dit : Qu'est-ce qui se passe ? J'ai
répondu : Papa est mort. Isa dit : décédé. Moi je dis : mort. Je ne vois pas pourquoi je prendrais des gants. Depuis le temps que l'idée de la mort m'accompagne, je ne dirais pas
qu'elle m'est devenue familière, non, mais j'ai quand même le droit de l'appeler par son nom.
Tu es mort. Enfin. »
Mon avis :
Quelle quatrième de couverture surprenante, j'avais envie de savoir ce qui pouvait provoquer une telle réaction à la mort d'un père.
Le livre se déroule au rythme d'un chapitre par jour à partir de l'annonce du décès.
On découvre la vie de Sophie la narratrice en même temps que la préparation des funérailles de son père. On suit les rencontres avec le curé et la réorganisation du caveau familial qui est un moment épique et drôle du livre.
La narratice s'adresse à son père, un père constamment en colère, qui insultait ses enfants, qui agissait en despote envers sa famille, sa fille pense qu'il est paranoïaque.
Il leur inflige une souffrance psychologique sans jamais passer à l'acte physique, on imagine bien les enfants terrorrisés ne sachant jamais comment leur père allait réagir.
Puis ce père tombe malade, mais ses enfants se sont endurcis et n'ont pas de compassion pour lui, et voilà pourquoi ils sont même soulagés de sa mort. L'auteur fait très bien ressentir tout ce qui a été vécu par ces enfants et aussi par leur mère.
J'ai bien aimé l'écriture de Nelly Alard qui m'a fait découvrir ce que pouvait être la vie d'une famille avec un tel père, c'est très bien écrit, et pour un premier roman c'est une réussite.
J'ai beaucoup aimé cette ambiance de retrouvailles entre la mère et ses enfants, et on ressent très fort ce soulagement qui les étreint tous.
J'ai beaucoup de chance mon père n'est pas du tout, du tout comme ça, mais cela ne m'a pas empêchée d'être très touchée par cette histoire.
Livre emprunté à la