Quatrième de couverture :
En 1903, Mary Mackenzie embarque pour la Chine où elle doit épouser Richard Collinsgsworth, l'attaché militaire britannique auquel elle a été promise. Fascinée par la vie de Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers, Mary affiche une curiosité d'esprit rapidement désapprouvée par la communauté des Européens.
Une liaison avec un officier japonais dont elle attend un enfant la mettra définitivement au ban de la société. Rejetée par son mari, Mary fuira au Japon dans des conditions dramatiques.
À travers son journal intime, entrecoupé des lettres qu'elle adresse à sa mère restée au pays ou à sa meilleure amie, l'on découvre le passionnant récit de sa survie dans une culture totalement étrangère, à laquelle elle réussira à s'intégrer grâce à son courage et à son intelligence.
Par la richesse psychologique de son héroïne, l'originalité profonde de son intrigue, sa facture moderne et très maîtrisée, Une odeur de gingembre est un roman hors norme.
Mon avis :
J'espère que je vais réussir à vous donner envie de lire ce livre que j'ai beaucoup aimé. L'histoire commence en 1903 avec Mary qui est toute jeune et qui part en Chine épouser un homme qu'elle connaît peu. On sent qu'elle a envie de se libérer du carcan de son éducation mais nous sommes en 1903 ... Le ton est assez désuet (surtout au début) mais charmant à lire.
Je me suis laissé emporter par cette histoire et tout ce qui arrive à Mary.
De 1903 à 1942, elle va vivre une vie qui sort vraiment de l'ordinaire, j'ai beaucoup aimé la façon dont ce livre est écrit, c'est une histoire dense, riche et intéressante.
On suit l'évolution de Mary et des évènements tout au long de ces années, en Chine puis au Japon. La condition des femmes était encore essentiellement liée à celle de leurs maris et pourtant Mary va entreprendre et réussir de belles choses.
Mary traverse les périodes de guerre loin de son pays, elle se trouve au Japon lors d'un terrible tremblement de terre, elle vit des choses terribles sur le plan personnel mais elle fait face à tout ça avec un grand courage. Je ne m'attendais pas à ce qui allait lui arriver et j'aime être surprise par ma lecture.
Voici quelques passages pour vous donner une idée de cette écriture :
On imagine sans difficulté ce qui est décrit "Jamais je n'aurais imaginé il y a deux ans dans mes rêves les plus fous de voir à mon mariage
cinquante dames européennes emmitouflées de fourrures et chacune dans un pousse-pousse !" p.96
Les images sont parlantes mais les odeurs également "Une chose à laquelle je ne suis pas encore vraiment habituée, c'est l'odeur de Pékin. Elle vous suit partout comme si elle était contenue à l'intérieur des murs de la ville. Ce n'est pas du tout une de ces odeurs épicées qu'on pense être la caractéristique de l'Orient, mais cela fait plutôt penser à du beurre rance qu'on aurait un peu fait chauffer sur une poêle." p.132
Deux passages assez ironiques sur les Français !
"C'est très français, en ce sens que l'héroïne est une femme de douteuse vertu." p.137
"Armand dit qu'après les Britanniques les Français sont le peuple le plus arrogant du monde quand il s'agit d'apprendre d'autres langues."
p.180
Ce livre est tellement riche que pour finir il n'est pas très facile d'en parler, je ne suis pas sûre de très bien y arriver. Je me suis attachée à Mary et je l'ai aussi admirée, plainte et j'ai suivi toutes ses péripéties avec beaucoup d'intérêt.
Livre issu de ma